Le casque du Marboré (par la voie normale)

 

Une ascension déjà plus engagée que le Taillon , avec 3006m d’altitude, le casque du Marboré nous offre une bonne initiation aux montagnes aériennes du cirque de Gavarnie et un immense panorama. Nous décidons de l’attaquer en septembre afin d’éviter les névés bien raides du début de saison. Voici notre récit , on vous explique comment mener à bien cette randonnée avec nos recommandations.

Les infos en brefs :

• Pays : départ depuis la France , avec un passage en Espagne juste après la Brèche de Roland.
• Massif : Pyrénées
• Commune : Gavarnie
• Niveau : Randonneur (3/4)
• Durée :  7 h aller-retour
• Dénivelé : 750 m
• Rando canine : Non , vous êtes dans le parc naturel, les chiens y sont totalement interdits
• Carte : IGN 1748 OT

 

Pour s’y rendre :

Rejoindre Gavarnie et suivre la route du col des tentes (D923) en direction de la station des Especières jusqu’à son terme.

On est parti !

Nous nous sommes fixé comme objectif, depuis deux ans maintenant, de faire un sommet (1 au minimum) à plus de 3000m. Voilà que septembre approche à grands pas et nous surveillons la météo comme le lait sur le feu dans l’attente d’un créneau favorable pour notre ascension sur le casque du Marboré. Pourquoi septembre ? Pour attendre la fin de saison et ainsi éviter les dangers des névés, franchir le glacier de la brèche sans avoir à utiliser les crampons et piolets, mais aussi pour éviter l’afflux touristique de juillet et aout.
Nous voilà une fois de plus dans les starting-blocks, on scrute avec précision les chaines météo, les forums, mais cette année la météo n’est pas au rendez-vous, mais alors pas du tout ! Il y a même des chutes de neige et certains n’ont pas hésité à sortir les skis pour une petite session sauvage au niveau du Pas de la Case. Le mois de septembre passe sans avoir de créneau, le moral en prend un coup bien sûr, mais on ne perd pas espoir et on croise les doigts pour début octobre. La météo sera finalement favorable pour fin octobre. On ne se laisse pas démonter et on saute sur l’occasion ! Comme nous avons coutume de le faire, on prend la route en direction des Pyrénées directement le vendredi soir à la débauche pour être sur place dès le samedi matin et se mettre en marche le plus tôt possible. Nous passerons la nuit dans la voiture au niveau du col des tentes.  J’attire particulièrement votre attention là-dessus. Le bivouac est autorisé dans le Parc Naturel à condition d’être à minimum, à 1 heure de marche de la première route. En l’occurrence, dormir dans la voiture au col des tentes est plus ou moins toléré, mais en haute saison, il est fort probable qu’on vous fasse redescendre dans la vallée. La nuit est fraiche ! Même très fraiche ! Je découvre au petit matin que le pare-brise est gelé à l’intérieur de la voiture ! j’ai laissé ma nourriture à l’extérieur et tout a gelé ! les oranges ressemblent à des boules de pétanque !

Dernière vérification du sac à dos, un petit café lyophilisé qui n’a pas goût de café et c’est parti. L’itinéraire est exactement le même que celui du Taillon, l’objectif étant de rejoindre la brèche de Roland et c’est à partir de celle-ci que l’itinéraire changera. On suit donc le petit sentier goudronné pour rejoindre le port de Boucharo (2270m).

On emprunte le sentier balisé sur notre gauche en direction du refuge des Sarradets , il passe à la base du Gabiétout, puis à la base du Taillon. On avance  ainsi sans aucune difficulté, la marche est même très agréable avec cette petite fraîcheur matinale. On atteint maintenant la cascade du glacier du Taillon, on est à 2400m. Ce passage est très délicat ! Il faut redoubler de vigilance, en effet, les pierres sont recouvertes d’une fine pellicule de glace , ce qui les rend extrêmement glissantes. On y rencontre d’ailleurs des embouteillages, plusieurs groupes de randonneurs avancent lentement et cherche le meilleur endroit possible, on communique entre nous et on s’entraide pour franchir les obstacles. C’est bon nous sommes passés sans encombre, les pieds sont aux secs et les sacs aussi. Nous poursuivons, le sentier grimpe maintenant, les mollets s’échauffent peu à peu et l’on admire sur notre droite le glacier du Taillon avec en arrière-plan le doigt de la fausse brèche qui domine la crête. Ça grimpe à nouveau de manière plutôt raide, mais de courte durée et l’on rejoint le refuge des sarradets à 2587m.

On quitte le refuge pour s’élever en direction du sud vers la brèche de Roland en suivant la piste sur cailloutis. Suivant la saison, le névé occupera tout l’espace, les crampons seront les bienvenus, soyez vigilant. On est maintenant au pied de la brèche, on y met les mains pour l’atteindre et découvrir ce vaste paysage qui nous dévoile les sierras espagnoles (2807m). On prend la direction sud-est ( à gauche) pour longer les murailles du Casque. Je préconise à partir d’ici le port du casque, en effet, un tout petit caillou qui vous tombe dessus peut vous faire très mal, je n’ose pas imaginer une pierre de la taille de mon poing. On arrive maintenant au pas des Isards, une mince corniche équipée d’un câble auquel on se tient pour traverser, c’est plus impressionnant que difficile.

 

On poursuit toujours en longeant cette paroi rocheuse pour arriver au grand entonnoir ouvert entre le Casque et la Tour. Le chemin à suivre s’élève vers la gauche ( en direction nord-ouest). Il faut être très vigilant et se repérer à l’aide des cairnes , le sentier n’est vraiment pas visible, on est maintenant dans un décor totalement lunaire il n’y a que de la roche et encore de la roche. On monte ainsi tant bien que mal en cherchant des repères, il faut être également prudent pour ne pas faire tomber de pierre pour les autres randonneurs en dessous de nous. Je recommande une fois de plus le port du casque.

On atteint maintenant la crête au sud du Casque, on remonte en direction du sommet, c’est le vide total sur notre gauche . On passe quelques rochers à l’aide des mains et… Nous sommes enfin sur le Casque du Marboré. Un paysage en 360 une fois de plus totalement hors-normes, nous pouvons admirer le Taillon, la brèche de Roland en contre bas, la vallée de Gavarnie et les sierras espagnoles… La météo étant très clémente, nous passerons la nuit ici en bivouac où nous admirerons pleinement le coucher de soleil avec une soupe forestière bien chaude 🙂 et au petit matin nous avons eu droit à un lever de soleil totalement magnifique, le tout en Full HD. Je vous laisse en photos.

 

Je vous dis à bientôt,
Fred de Randonnée Nomade.

 

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