Le lac de la Bernatoire… Lorsque j’entends ce nom, mon premier souvenir qui me vient à l’esprit c’est le froid ! En effet, nous sommes un vendredi et j’ai passé une semaine relativement pénible au travail. Ma seule envie pour la débauche, c’est de prendre la route en direction des Pyrénées pour aller respirer un grand coup. Je choisis l’option « l’appel à un ami » pour lui exposer la situation et voir si ça le branche. Il saute sur l’occasion et nous voilà partis en direction du cirque de Gavarnie.
Tom ne sera pas avec nous pour ce week-end. Une fois sur place, le ciel est couvert, on n’y voit rien tellement c’est le noir complet et on ne connaît pas le site (première galère).
On finit par trouver un coin plutôt plat pour monter le bivouac afin d’attaquer la marche le lendemain matin, mais nous venons de commettre une grosse erreur, on s’est placé dans un couloir d’air et il sera gelé tout au long de la nuit. Impossible de fermer l’œil même en mettant sur moi toutes mes affaires que j’avais dans le sac à dos.
J’étais très mal équipé à cette époque, je dormais à même le sol avec une simple couverture. Je deviens alors obsédé par l’envie de voir le jour se lever dans l’espoir de gagner quelques degrés. Lorsque celui-ci est enfin arrivé, nous avons pu voir le décor autour de nous et sincèrement, le plaisir de cette vue au petit matin, vient immédiatement nous réconcilier avec la nuit que nous venons de passer. Mais j’en tire quand même la conclusion que je dois absolument m’équiper beaucoup mieux que ça ! Chose qui est corrigée depuis 🙂 . Mais je vous rassure , si vous voulez bivouaquer tranquillement il suffira d’aller plus bas en direction de la plaine (environ 800m de nous) en lisière de forêt et à proximité d’un gave, vous y serez très bien installé. (je vous en dis plus, en dessous)
C’était pour la petite histoire, je vous fais le topo immédiatement.
Le Lac de la Bernatoire à 2336m d’altitude sur le versant Espagnol des Pyrénées, se trouve dans la périphérie du cirque de Gavarnie. L’accès se fait du côté Français. La particularité de ce lac, c’est qu’il est dans un profond entonnoir avec aucune source visible qui l’alimente.
Les infos en bref :
- Pays : France/Espagne , le départ se fait en France
- Massif : Pyrénées
- Département : Hautes Pyrénées
- Commune: Gavarnie
- Niveau : promeneur pour le lac, randonneur pour le pic
- Rando canine : Non même tenu en laisse, vous êtes dans le parc national des Pyrénées. (chiens interdit)
- Durée : 3h aller/retour pour le lac et 4h pour le pic
- Altitude : 2336m pour le lac et 2516m pour le pic
- Dénivelé : +500m pour le lac et +680m pour le pic
- Carte : 1748 OT (Gavarnie)
Pour s’y rendre !
Depuis Pau , prendre la direction de Lourdes > Argeles Gazost > Luz saint Sauveur > Gedre > Gavarnie. Vous passez le petit centre de Gavarnie et suivre la route des Espécieres pendant 800m (il suffit de continuer à monter). Prendre à droite la petite route de la vallée d’Ossoue. Traverser un pont sur le gave d’Ossoue et suivre la rive gauche pendant 4km. La route devient un simple chemin dont l’état est variable, surtout à partir de la cabane de Milhas. Je vous conseille de vous garer par là, car juste après la cabane il est préférable d’avoir un 4×4. Mais à vous de voir peut etre que le chemin a été réhabilité depuis. Vous continuez donc ce chemin, soit à pied soit en voiture pour arriver au barrage d’Ossoue. Nota: nous avons monté le bivouac au niveau de la cabane de Milhas, si vous avez l’intention de faire de même , je vous conseille donc de redescendre plus bas, vous y trouverez votre bonheur. Petit rappel, vous êtes dans le parc national des Pyrénées, le bivouac est réglementé. Le texte de loi dit : « autorisé à plus d’une heure de marche des limites du parc ou d’un accès routier. Tolérance de 19h à 9h. Montez donc votre bivouac à la tombée de la nuit et repartez dès le levé du jour, ne faites pas de feu de camp, et surtout laissez le site plus propre que vous l’avez trouvé.
Lacez vos chaussures !
Vous êtes donc arrivé au barrage (1834m), il faut prendre la passerelle en contrebas et suivre le sentier du GR10 (balisé en rouge et blanc) pour grimper sur le flanc de montagne. Oui ça échauffe les mollets 🙂 , c’est normal ! C’est toujours comme ça au début et pour les plus novices votre mental vous dira : « Je ne vais pas y arriver » pas d’inquiétude, la première demi-heure vous échauffe et vous allez prendre le rythme. Si si faites moi confiance, la randonnée c’est aussi un dépassement de soi-même 🙂 . On continue de grimper en suivant le GR10 pour arriver sur un replat herbeux, c’est le « pla de Lourde ». Puis, on passe un petit ruisseau pour rejoindre la « cabane de Lourde » (1947m).
Juste après avoir dépassé la cabane, le sentier bifurque, vous allez devoir quitter le Gr10 pour prendre le sentier en direction du sud pour aller dans la vallée de la Canau (sentier non balisé mais bien visible) Ne vous inquiétez pas , vous n’allez pas vous tromper, le Gr10 traverse le ruisseau. Donc si vous traversez le ruisseau c’est que vous n’êtes pas sur le bon chemin 😉 . On continue la marche pour traverser cette vallée où l’on croise des marmottes par dizaines puis on longera le Pic du Tuc Blanc avec ses éboulis blanchâtres. A l’approche du col de la Bernatoire, la pente s’accentue, histoire de vous rappeler qu’en montagne rien n’est jamais acquis et que tout se mérite. Quelques dizaines de mètres et on arrive au col, avec en cadeau cette vue grandiose sur les sierras espagnoles. En contrebas, le lac de la Bernatoire dans son entonnoir tel un lac de cratère volcanique. Il existe un petit sentier qui permet de descendre à côté du lac. Il est également possible de continuer à monter pour rejoindre le pic de la Bernatoire à 2516m d’altitude mais réserver aux niveaux randonneur.
Le retour se fait par le même chemin. Comptez environ 1h15. Il existe une variante si vous ne montez pas jusqu’au barrage en voiture. 1 kilomètre après la cabane de Milhas, vous arrivez sur un grand replat herbeux, quittez alors la piste pour le traverser et vous remontez le sentier non balisé en parallèle au gave. Le sentier vous remonte au niveau de la cabane de Lourde.
En espérant vous avoir donné toutes les infos nécessaires pour mener à bien cette randonnée. N’hésitez pas si toutefois vous avez des questions, à nous laisser votre commentaire, on répondra avec plaisir. Puis si vous voulez un autre lac et que vous avez encore des fourmis dans les jambes, faites un tour vers le lac d’Ôo !
Amicalement, Fred de Randonnée Nomade.